Vidéo du webinaire | D’employé à propriétaire d’entreprise : bien planifier son transfert  

Une reprise interne est une avenue prometteuse, mais comporte des enjeux particuliers qu’il faut connaitre avant de se lancer dans le processus de transfert.

Dans ce webinaire, un repreneur témoigne de son expérience de reprise de l’entreprise pour laquelle il a travaillé. Par la suite, nos experts discutent des éléments à retenir de ce témoignage, puis présentent des conseils et des exemples concrets.  

Lors de cet événement, quelques questions posées par les participants n’ont pu obtenir de réponses faute de temps. Dans cet article, découvrez les réponses apportées par nos présentateurs.

 

Questions pour le repreneur, Matthieu Skilling 

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris au cours de votre processus de transfert ? 

La complexité légale des contrats de vente. Il y a beaucoup d’aspects importants dont je ne soupçonnais pas l’existence. Avoir l’accompagnement d’un avocat de confiance est un must !

Lors de votre réflexion pour savoir si vous alliez reprendre l’entreprise avec vos collègues, quels étaient vos pours et vos contres ?  

Les pours étaient omniprésents. Que ce soit l’occasion de pouvoir mener à terme nos idées, le défi de poursuivre et de faire croitre l’entreprise, l’idée de ne pas avoir à rendre des comptes à des supérieurs, le fait de travailler à se bâtir un patrimoine à long terme et j’en passe. Au niveau des contres, il y a évidemment le fait que si l’entreprise traverse une période difficile au niveau financier, les impacts sont majeurs. Aussi, il ne faut pas oublier que lorsqu’on est propriétaire, on ne peut pas plaire à l’ensemble des employés. Il faut accepter que les décisions que l’on prend ne fassent pas toujours l’affaire de tous !

Comment avez-vous établi le salaire de chaque associé ?

Je crois qu’il est important de garder un niveau de responsabilités équivalent pour tous. Si les parts sont égales, le niveau de responsabilité doit l’être aussi. De cette façon, on garde les salaires égaux et on élimine une source de frustration possible !

Dans votre processus de reprise interne, à quel moment avez-vous mis à jour votre plan stratégique et est-ce que le cédant y a participé ? 

Nous avons commencé à monter notre plan stratégique environ un an avant le transfert. Cependant, ce plan est demeuré flexible et au cours de la première année après la reprise, nous l’avons mis à jour. Le cédant n’est pas intervenu dans ce plan.

Questions pour Stéphane Bourgeois de la Banque Nationale

Sachant que le repreneur est une personne inconnue des employés, quelle est la meilleure approche pour annoncer à ceux-ci un changement de propriétaire ? Quel est le moment idéal pour le faire ?

Comme Matthieu l’expliquait, il faut toujours avoir en main un plan de communication pour les employés, que ce soit dans un cas d’acquisition interne ou externe. Il est fortement recommandé d’avoir une firme externe qui vous accompagne dans la mise en place de la stratégie et du contenu. Avec eux, vous pourrez fixer l’échéancier, les conditions et le meilleur moment pour faire l’annonce.

Est-ce plus difficile pour les repreneurs de se financer actuellement à cause de la hausse des taux d’intérêt ? 

Pas du tout. Il faut seulement ajuster notre analyse financière pour nous assurer que l’entreprise aura une structure capable de passer à travers certains imprévus. C’est davantage le montage financier qui diffère. Contrairement à la crise de 2008, le marché a beaucoup de liquidés disponibles.

Les jeunes rêvent d’acheter des entreprises établies, mais n’ont pas nécessairement la capacité financière pour le faire. Quels conseils avez-vous pour eux ? J’ai réussi à acquérir une entreprise, mais avec de gros intérêts.

Tout est possible et le coût en intérêt ne doit pas être un frein au projet, car ce n’est pas l’élément au cœur de la prise de décision. Un acquéreur devrait se soucier du rendement sur investissement, car il s’agit là de la vraie mesure de succès.

Avec une équipe de relève possédant un excellent bagage de gestion et/ou une expertise permettant de propulser l’entreprise, il y aura toujours des banquiers intéressés. La capacité financière aura un impact sur la façon de réaliser le projet. Celui-ci pourrait s’échelonner sur quelques années comme nous le voyons de plus en plus.

Il est aussi possible d’accumuler une mise de fonds de façon graduelle quand on sait déjà qu’on veut reprendre une entreprise dans le futur. Même si le montant ainsi amassé est petit, il s’agit d’une démonstration des efforts qu’on est prêt à faire pour atteindre un objectif.

J’ai d’anciens clients à qui j’avais suggéré de prélever automatiquement des montants à chaque paie afin d’amasser leur mise de fonds pendant qu’ils apprenaient les tenants et aboutissants dans l’entreprise convoitée en tant qu’employé. Après 2 ans, ils avaient amassé suffisamment pour démontrer leur rigueur et leur engagement dans la réussite du projet de transfert. Il faut se donner du temps et voir quelle est la meilleure façon pour nous d’arriver à nos objectifs.

Le financement à favoriser est-il interne (vendeur) ou externe dans le cadre d’une acquisition d’entreprise de services professionnels ? 

Le coût d’acquisition et la capacité d’injection du repreneur influenceront la réponse. La plupart du temps, un mélange interne et externe est favorisé. La clé de cette réponse provient de la modélisation financière.

Question pour Denis Ellefsen du CTEQ

Comment pouvez-vous nous accompagner comme repreneur avec un cédant hostile à toute aide externe, mais qui désire céder son entreprise ? 

Afin de faire en sorte que le cédant, qui refuse toute aide extérieure dans le cadre de son transfert d’entreprise, puisse démontrer une ouverture, la première étape serait de mentionner au cédant que les services du CTEQ sont neutres et confidentiels. Ainsi, le cédant peut avoir un certain niveau de confiance pour débuter. S’il démontre de l’ouverture, une rencontre en personne avec un conseiller du CTEQ sans obligation de sa part peut être suggérée. Par la suite, le conseiller du CTEQ pourra proposer un plan d’action convenant aux attentes du cédant.

Il est important de mentionner que la mission du CTEQ est de pérenniser l’entreprise. Ceci correspond, dans la majorité des cas, à un des objectifs des cédants.

Pour de plus amples détails, je vous invite à communiquer avec le conseiller de votre région.

 

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