Une entreprise leader au Québec
Café Saint-Henri arrive en 2011 comme le premier micro-torréfacteur québécois. Au-delà de la qualité des produits, l’entreprise mise sur une démarche de responsabilité sociale. Du petit café-boutique dans le quartier dont il porte le nom, Café Saint-Henri gagne ses lettres de noblesse, multiplie ses pignons sur rues et son réseau de distribution. Une décennie plus tard, l’entreprise emploie 70 personnes, fait rouler deux ateliers de torréfaction (à Montréal et à Québec) qui fournissent ses 8 cafés.
Pourquoi vendre cette belle entreprise en croissance ?
« Pour plusieurs raisons », de répondre l’ex-propriétaire, fondateur de l’entreprise, Jean-François Leduc.
« Je sentais que j’avais amené l’entreprise au bout de mes connaissances et que pour passer à un autre niveau, il lui fallait du sang nouveau. J’avais aussi le sentiment du travail accompli. J’ai fait fleurir ce leader de la micro-torréfaction au Québec et j’en suis très fier. La phase de la gestion de sa croissance me tentait moins ».
On saisit vite que l’entrepreneur a l’esprit du défricheur. Il l’avoue : « C’est vraiment thillrant pour moi de démarrer quelque chose dans un milieu émergent où tout est à faire. Je ne voulais pas faire une overdose de café, même si ça reste mon repas préféré », rigole-t-il.
Comment recruter un bon repreneur ?
« J’ai tout d’abord sondé mon réseau. Ensuite, je me suis informé auprès d’un courtier, une avenue qui me tentait moins. Je suis un entrepreneur; je préfère souvent faire les choses moi-même. Le CTEQ me permettait de m’annoncer d’une façon que je qualifie d’« élégante ». Son portail assure une certaine confidentialité en plus de toucher une clientèle qualifiée ».
Quelques semaines après avoir inscrit l’entreprise, il recevait déjà des candidatures. Deux mois plus tard, il obtenait une lettre d’intention d’un repreneur.
« En plus de nous être montrés fortement motivés, Sébastien et moi avions tellement d’affinités. Le choix était sans conteste. Le CTEQ a été pour moi un très bon cupidon ».
Le processus qui s’en suit…
Le processus de négociation qui s’en est suivi a duré un an. « Plusieurs vérifications, analyse des contrats, beaucoup de virgules », de préciser Jean-François.
« C’est une année un peu étrange où je devais incarner deux rôles qui sont en quelque sorte inconciliables. D’une part, me préparer mentalement à céder totalement le contrôle de mon entreprise à quelqu’un et de l’autre côté, devoir mettre la pédale à fond pour que l’entreprise continue de croître, qu’elle développe de nouveaux projets. Ces derniers efforts sont essentiels pour montrer la valeur au repreneur. J’ai réussi à concilier le tout, mais ce n’était pas de tout repos ».
Un conseil d’ami
« D’ailleurs, je pense que c’est la plus grande difficulté pour un cédant; celle de trouver l’équilibre entre ces deux rôles qui sont très exigeants. Il faut se garder motiver à s’investir dans l’entreprise et la garder au top sans quoi le processus risque de ne pas aboutir, menant par exemple à une balance de ventes qui tombe à l’eau. Il faut être mentalement prêt et rester motivé au fil des mois ».
Projets d’avenir
Au moment de faire l’entrevue, l’ex-propriétaire, début quarantaine, était encore à l’appui du repreneur : « Je reste disponible pour mon repreneur, pour assurer une bonne passation, mais à moyen terme, je veux vraiment prendre une pause. J’ai décidé de me l’accorder, de prendre du temps pour moi, ma famille, mes loisirs. Je n’exclus aucune possibilité pour mon futur ».
À la question, Pensez-vous démarrer une autre entreprise ?, il répond : « Je ne suis pas un artiste, mais je pense que la création d’entreprise est un art en soi et qu’il m’a toujours stimulé ».
Comme le dit le dicton : Jamais deux sans trois !