Plancher Flottant Flor est un détaillant spécialisé en plancher de qualité supérieure, situé à Laval et fondé il y a plus de 15 ans.
« J’ai le plus beau showroom du Québec en matière de plancher », dit fièrement la nouvelle propriétaire de l’entreprise, Julie l’Espérance.
Qu’est-ce qui vous a préparé à devenir repreneure ?
« Je travaille dans le milieu de la construction depuis presque 20 ans. J’ai assuré des postes de gestion de chantiers, de coordination de projet de construction. Après tout ce temps, je voulais faire un bond professionnel. Je ne voulais plus gérer les entreprises des autres, je voulais gérer la mienne ! ».
Julie faisait affaire avec l’entreprise Flor dans le cadre de son emploi. Les propriétaires, avec qui elle entretenait de très bonnes relations d’affaires depuis plusieurs années, lui ont annoncé leur intention de vendre.
« J’ai mijoté là-dessus une nuit; le lendemain matin j’ai tout de suite manifesté mon intérêt pour la reprendre. J’aimais vraiment cette entreprise ».
De l’intention à l’action
« Je ne savais pas trop par où commencer alors j’ai trouvé le Centre de transfert d’entreprise du Québec. Mon conseiller m’a vraiment bien guidé dans cette démarche. Je me rappelle ma première réunion avec l’institution financière pour mon projet d’achat. J’en suis ressortie en disant à mon conseiller : je n’ai rien compris ! Puis, je me suis approprié le vocabulaire financier et administratif grâce à de bons conseils et beaucoup de lecture ! ».
Pour reprendre l’entreprise, un autre candidat était en lice. « Il avait plus de capital, mais moi j’avais l’expérience dans le milieu, la connaissance des produits et les contacts. Je me suis même investie personnellement pour des événements auprès de l’entreprise ! Je voulais vraiment que cela devienne mon projet. Finalement, mon expérience et ma réputation professionnelle auprès des vendeurs ont fait le poids ».
Quel a été ton plus grand défi dans ta démarche ?
J’avais gagné la confiance des vendeurs, mes anciens fournisseurs. Mais je devais travailler très fort sur mon montage financier. Ç’a été mon plus gros défi ! J’ai dû investir de gros montants. Disons que j’ai mis ma vie ici. Je parle autant de mes économies, mon expérience et mon énergie. Mon entreprise est devenue mon avenir professionnel. J’ai décidé de prendre des risques importants pour mener à terme mon projet.
Qu’est-ce qui te prédisposait à devenir chef d’entreprise ?
« Je gérais déjà tellement de choses dans mon ancien poste, j’étais autonome. Mais je dois dire que j’ai signé les papiers le 1er mars 2020 et que deux semaines plus tard, nous devions nous confiner. Disons que l’année qui a suivi n’a pas du tout été comme je l’avais imaginé ».
Alors que l’entreprise fermait temporairement, mettait ses employés en arrêt, Julie en a profité pour se rendre sur les lieux, s’approprier son système informatique. « C’était le moment parfait pour apprendre à conduire mon « lift » d’entrepôt », indique à la blague la propriétaire.
Les anciens propriétaires étaient mes mentors tout au long des mois qui ont suivi pour bien faire la transition de la compagnie.
« Je peux vous dire que cela n’a pas pris trop de temps pour que je devienne autonome ! ».
Heureusement, les clients sont revenus tranquillement. Avec un engouement pour les rénovations chez les particuliers, l’entreprise est repartie de plus belle et engage aujourd’hui quatre employés.
« Ça c’est nouveau pour moi par contre, le fait de gérer du personnel. J’ai beaucoup à apprendre de ce côté ».
Quels sont les plans d’avenir ?
« Mes plans pour l’année à venir vont être des plus importants. C’est plus difficile de s’approvisionner, dû à la rareté et aux transports maritimes. Cela demande beaucoup d’ajustement et de débrouillardise. J’ai de grandes ambitions pour ouvrir le marché auprès des entrepreneurs généraux ».
Qu’est-ce qui est différent depuis que vous êtes « patronne » ?
« Les responsabilités augmentent, c’est certain. Un employé ne peut pas rentrer : je le remplace. Un client est mécontent : je suis au front. Nos fournisseurs ne livrent pas à temps : je dois gérer la situation. Par contre, je m’accorde de petits privilèges, comme plus de flexibilité d’horaire quand c’est possible. Les journées passent si vite ».
Julie raconte aussi : « Quand je travaille ici, je suis une vendeuse, je suis sur le plancher au même titre que les autres. Un client a déjà insisté à voir le grand patron pour avoir un rabais supplémentaire. C’est avec grande fierté que je réponds ! ».
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