Miser sur le repreneuriat pour assurer la relance économique du Québec
Le portrait actuel des PME du Québec et les dernières tendances en matière de repreneuriat nous le confirment : le transfert d’entreprise est un vecteur majeur de relance économique.
Le dernier Portrait de l’entrepreneuriat au Québec publié par le ministère de l’Économie et de l’Innovation nous démontre bien que le phénomène du vieillissement de la population québécoise se reflète aussi chez les propriétaires d’entreprises.
Un vieillissement qui s’accélère
Cette tendance démographique serait même exacerbée par la crise sanitaire selon l’étude qui conclut que « les entrepreneurs plus âgés semblaient avoir mieux résisté aux bouleversements économiques causés par la crise de la COVID-19 ». Ainsi, au cours de 2020, l’âge moyen des entrepreneurs québécois a augmenté, se situant maintenant à 50 ans.1
Lire aussi : Le repreneuriat dans la perspective de la génération Z
Un chef d’entreprise sur cinq (20,8%) serait aujourd’hui âgé de plus de 60 ans. Cette accélération du vieillissement des propriétaires dirigeants est un facteur majeur de dissolution des PME québécoises.
Selon Marc Duhamel, professeur et chercheur en économie à l’École de gestion de l’Université du Québec à Trois-Rivières « Sans repreneurs, le Québec pourrait répéter l’expérience du Japon où le vieillissement démographique a mené à une baisse de 21 % du nombre d’entreprises en 15 ans seulement, ce qui, ici, représenterait la fermeture d’environ 50 000 entreprises dans toutes les régions ».2
Des intentions de transfert à la hausse
Autre probable effet collatéral de la crise sanitaire : les intentions de transferts des chefs de PME sont à la hausse. Alors qu’en 2017 on estimait annuellement qu’approximativement 7 500 propriétaires-dirigeants désiraient céder leur entreprise, ce nombre aurait doublé l’automne dernier, pendant la pandémie, passant ainsi à environ 15 000 entreprises.3
Il est important de noter que, malgré la pandémie, les dirigeants sont presque trois fois plus nombreux à préférer céder leur entreprise plutôt que d’en envisager la fermeture.
Des secteurs fragilisés
Parmi les secteurs d’activité où les intentions sont les plus marquées, on retrouve :
- Le commerce de détail (≈ 12,9%)
- Les services d’hébergement et de restauration (≈ 9,6%)
- Le commerce de gros (≈ 8,7%)
- L’industrie de l’information et l’industrie culturelle (≈ 8,4%)
Nous pouvons fort probablement faire une corrélation avec les secteurs les plus affligés par la pandémie. Ces industries doivent faire l’objet d’une attention particulière afin d’éviter des dommages structurels au sein de ces secteurs déterminants pour la vitalité socioéconomique et le tissu entrepreneurial de plusieurs régions.
L’écosystème du développement économique québécois a tout avantage à se mobiliser rapidement pour sensibiliser et outiller les chefs d’entreprise afin d’éviter que leurs intentions de transfert se convertissent en intentions de fermeture.
Des efforts doivent aussi être fournis pour valoriser le repreneuriat comme un choix positif et novateur auprès des futurs entrepreneurs et gestionnaires.
Le repreneuriat, en plus d’assurer le maintien des emplois et la création de richesse dans toutes les régions, permet aux entreprises de bénéficier du renouvellement stratégique et de l’innovation amenés par cette nouvelle génération de dirigeants, contribuant ainsi, sans l’ombre d’un doute, à la relance de l’économie du Québec.
Voyez aussi le Portrait du repreneuriat de PME au Québec présenté par le CTEQ ici.
Pour toutes questions, n’hésitez pas à communiquer avec nous!
1- Portrait de l’entrepreneuriat au Québec
2- Le repreneuriat : un vecteur pour la relance économique du Québec
3- Statistique Canada. Tableau 33-10-0297-01 , Plans de transférer, de vendre ou de fermer, selon les caractéristiques de l’entreprise