Ce qui a déclenché le processus
« Ça faisait 30 ans que j’étais aux commandes et je sentais que j’avais fait le tour. C’était déjà dans mes projets depuis quatre ou cinq ans, car je savais qu’il faudrait que je vende un jour », indique Daniel Murray. C’est finalement le télétravail qui l’a fait se lancer dans le processus puisque celui-ci est devenu très présent à cause de la pandémie. « C’est ce qui a donné le coup de grâce, mais ma décision était prise avant », ajoute-t-il.
Puisqu’il n’avait pas de relève au sein de sa famille, il s’est tourné vers ses employés.
Pour Yannik Boivin, employé de l’entreprise à l’époque, acheter une entreprise n’était pas prévu, mais quand l’occasion s’est présentée, le choix a été assez facile. « C’est sûr que j’ai toujours rêvé de devenir mon propre patron un jour, mais entre le dire et le faire, il y a une grosse différence », indique-t-il.
« En discutant avec Daniel dans un cadre de porte, il m’a confié qu’il n’avait trouvé personne pour reprendre l’entreprise. Spontanément, j’ai dit que j’allais la lui acheter. Ce n’était pas une décision réfléchie, mais je n’ai aucun regret. »
Étant déjà dans l’entreprise depuis plusieurs années, il la connaissait très bien. Un autre de ses objectifs était d’assurer la continuité de l’entreprise afin que les valeurs de celle-ci perdurent.
Quelques questionnements et défis en cours de route
« C’est sûr que je me suis demandé si la banque allait endosser tout ça, mais pour le reste, je connaissais assez mes forces et mes faiblesses et j’avais confiance en mes moyens pour reprendre l’entreprise le jour de la signature », confie le repreneur.
Ses principaux questionnements étaient au sujet du processus, plus principalement des étapes du transfert et des documents légaux requis pour la transaction. Il indique que l’accompagnement de son conseiller en transfert d’entreprise du CTEQ l’a aidé à démêler ce casse-tête.
« On pensait avoir une transaction assez simple, mais ça a pris quand même 8 mois. Je comprends les implications juridiques d’une transaction de transfert d’entreprise, mais il y a quand même une certaine lourdeur administrative qui vient avec ça », ajoute-t-il.
« Les chiffres étaient beaux » et la confiance était présente, alors le processus a été assez simple. « À part la journée où nous sommes arrivés chez l’avocat, je n’ai pas vécu beaucoup de stress. Il n’y a rien qui m’a empêché de dormir lors du processus. »
Ce qui a été le plus difficile pour eux, c’est d’attendre et de garder le secret.
Un accompagnement qui fait la différence
« Notre conseiller Christian avait vraiment de bons conseils ! Encore aujourd’hui, je l’appelle quand j’ai besoin de conseils », indique le repreneur.
Ce dernier les a aidés à savoir quelles sont les étapes du processus et ce à quoi ils pouvaient s’attendre lors de chacune d’entre elles.
Une transition harmonieuse
Tout comme le reste du processus, la transition s’est bien déroulée. Puisque le repreneur était déjà dans l’entreprise, il connaissait bien celle-ci, ses produits, ses employés et ses clients. Le transfert administratif (comptabilité, facturation, accès, etc.), ainsi que les formulaires gouvernementaux de changement de propriétaire ont pris beaucoup plus de temps que prévu. Le transfert de gestion, quant à lui, a été beaucoup plus court que prévu.
Lorsque les documents officialisant le transfert ont été signés, une annonce a été faite à tous les employés de SIGM.
Conseils du vendeur
Daniel Murray insiste sur l’importance de prendre le temps de bien faire les premières étapes de son côté avant de commencer le processus avec un acheteur. Le cédant a fait évaluer son entreprise, puis il a soumis le rapport à la banque pour valider la faisabilité du projet. C’est seulement par la suite qu’il a commencé le processus avec le repreneur.
Il recommande aussi de faire preuve de flexibilité, d’empathie et de tolérance. Aussi, il est important d’être présent pour l’acheteur. « C’est d’autant plus vrai quand c’est quelqu’un de l’interne. Tu connais bien la personne, mais à ce moment tu tombes dans un autre registre de ta relation avec lui. Tout le monde réagit différemment. »
En effet, les deux parties doivent faire un changement de posture. Le repreneur passe d’employé à propriétaire tandis que le cédant passe de propriétaire à vendeur. C’est un processus très émotionnel et nouveau pour les deux, alors il est important d’avoir une bonne communication et une ouverture d’esprit.
Conseil de l’acheteur
Il faut avoir confiance au propriétaire et aux professionnels qui nous entourent. « C’est sûr qu’il y a des risques, mais c’est ça « les affaires ». Il faut être conscient qu’il y a des nuits où tu vas moins bien dormir. » Toutefois, pour beaucoup, cela en vaut la peine pour être son propre patron et assurer la pérennité d’une entreprise en laquelle on croit.
Il faut aussi se rappeler que beaucoup de professionnels s’assurent qu’il s’agit d’une bonne transaction, alors il faut leur faire confiance. Finalement, Yannik Boivin conseille aux repreneurs d’effectuer des recherches et d’avoir confiance en leur instinct.
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