Mon histoire d’achat d’entreprise avec Marie-Christine Ekedi
Le Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) est allé à la rencontre de Marie-Christine Ekedi, propriétaire et directrice de l’entreprise GASC Services inc (@alagarderie.ca) depuis septembre 2020. Ce témoignage, source d’inspiration et de conseils, mettra en lumière son histoire repreneuriale.
Témoignage d’une repreneure : achat d’entreprise
1. Tout d’abord, présentez-nous brièvement votre entreprise.
Fondé en 2017 par deux entrepreneurs, GASC Services inc est une entreprise québécoise de développement de logiciels et solutions conçus pour les intervenants de la petite enfance. Startup à fort potentiel de croissance, l’entreprise dessert actuellement une dizaine de clients, soit plus de 600 enfants et échange plus de 1 500 messages quotidiennement entre les éducatrices et les parents à travers sa plateforme numérique Alagarderie.ca.
2. Pourquoi avoir pris le virage du repreneuriat ?
J’ai toujours eu de l’intérêt pour l’entrepreneuriat. Durant les 15 dernières années, j’ai agi comme « intrapreneur » dans plusieurs entreprises et organismes et je me sens plus à l’aise dans l’amélioration des projets/idées, plutôt que dans le démarrage de nouvelles initiatives. Je considère le repreneuriat comme une bonne perspective de se lancer en affaires et pour donner un second souffle de vie à une entreprise. De plus, en 2019, j’ai créé ma propre entreprise, mais je n’ai pas aimé l’expérience, et c’était beaucoup plus difficile pour moi en tant que mère monoparentale. Ce sont autant de raisons qui m’ont conforté dans mon intérêt pour l’achat d’entreprise : le repreneuriat.
3. Quel type de reprise avez-vous fait ?
Il s’agit d’une reprise externe avec achat intégral des actions.
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4. Quelle a été votre première démarche ?
Ma première démarche a été de m’inscrire en tant que repreneure sur la plateforme l’INDEX du CTEQ. Par la suite, j’ai suivi les 21 heures de la formation Succès-Relève, spécialement conçue pour former les repreneurs sur les étapes d’un transfert réussi. Tout cela m’a préparé adéquatement dans mon projet.
Ensuite, j’ai consulté l’INDEX tous les jours. J’ai regardé les fiches une par une et enfin, j’ai trouvé la perle rare. Étant moi-même mère d’enfants qui étaient à la garderie assez récemment, j’ai tout de suite saisi le besoin des clients et le potentiel de croissance de l’entreprise.
5. Combien de temps s’est écoulé entre votre décision et votre passage à l’action ?
Très peu de temps. J’ai quitté mon emploi un jour, et dès le lendemain, ma rencontre avec le conseiller du CTEQ était planifiée. Trois mois plus tard, j’ai complété la formation Succès-Relève et intensifié mes recherches jusqu’à la première rencontre de maillage avec le cédant. En tout et pour tout, 16 mois se sont écoulés entre mon inscription à l’INDEX et la signature de la convention de vente.
6. Quels ont été vos principaux défis ?
Le plus grand défi a été de rester accrochée à l’entreprise que je souhaitais acheter. Ma passion et ma motivation pour celle-ci débordaient, mais les délais de réponse étaient très longs du côté des cédants puisqu’ils s’occupaient de l’entreprise à temps partiel, entre autres. J’ai eu un moment de doute et découragement en pensant qu’ils n’étaient pas prêts à vendre ou encore, qu’ils ne souhaitaient pas me la vendre.
Heureusement, j’ai su remonter cette pente en m’activant davantage. De plus, les conseillers du CTEQ m’ont encouragée à garder le cap. Sans aucun doute, j’avais le profil parfait pour reprendre l’entreprise. Il est souvent difficile de trouver cet arrimage harmonieux.
7. Racontez-nous brièvement votre première rencontre avec le cédant.
En raison de la pandémie, la première rencontre de maillage avec le cédant s’est passée par vidéoconférence, et toutes les rencontres suivantes également. Il y a eu une bonne compatibilité, nous avions des profils similaires. Avec les cédants, on partageait la même passion, le même intérêt pour l’outil et la même vision.
8. Selon vous, quels sont les avantages de reprendre une entreprise ?
Une entreprise établie a déjà démontré ses preuves, possède une clientèle établie et génère des revenus garantis. Investir dans la reprise d’entreprise apporte un retour sur investissement plus rapide, sans compter le gain en temps. Très souvent, le nouvel acquéreur apporte un regard neuf sur le potentiel de développement, ce qui augmente ainsi la rentabilité et la croissance.
9. Quelles sont les qualités et compétences à avoir en tant que repreneur d’entreprise ?
Basé sur mon expérience, je crois que tout repreneur devrait avoir une bonne dose non mesurable de passion pour les affaires et de volonté d’apprendre. Une personne qui sait combiner les compétences non techniques « soft skills » (savoir s’entourer, anticiper les problèmes et trouver des solutions, écoute, ouverture d’esprit), et quelques compétences techniques/opérationnelles. En d’autres mots, un leader visionnaire capable de prendre des risques calculés.
10. Si vous retourniez en arrière, qu’aimeriez-vous changer par rapport au parcours que vous avez eu ou que feriez-vous autrement ?
En regardant mon parcours, sans hésitation, je dirais que je ne changerais absolument rien ! Je trouve que ma démarche a été structurée et je procéderais de la même façon si c’était à refaire. J’ai appris énormément tout au long de cette aventure repreneuriale, tant au niveau professionnel que personnel. Et l’apprentissage des connaissances/compétences continue chaque jour.
11. Avez-vous commencé à préparer votre propre plan de relève ?
Oui, le processus est en marche, mais il n’est pas très développé. Mes documents sont en ordre, on comprend la structure de l’entreprise et j’ai commencé à mettre en place des outils de transfert que je compte finaliser dans les prochaines années. Étant une entreprise en technologie, les changements arrivent rapidement ; je dois être prête.
12. Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui se lance aujourd’hui dans un projet repreneurial ?
Pour trouver la perle rare à fort potentiel, il faut parfois faire un pas de côté et sortir de notre zone de confort. Dans mon cas, ça a été de chercher des occasions d’affaires en dehors de ma région géographique, puis de plonger dans un domaine technique qui m’était inconnu.
Les opportunités sont partout. Ouvrez les yeux. Soyez patients. Soyez persévérants. Entourez-vous de conseillers et d’experts.
On grandit avec cette expérience de repreneuriat, c’est fascinant.
À lire, nouvelle opportunité : Portrait d’une entreprise à vendre : Institut bleurouge.
13. RACONTEZ-NOUS UNE ANECDOTE COCASSE QUE VOUS AVEZ VÉCUE LORS DE VOTRE PARCOURS REPRENEURIAL.
Durant mes échanges avec la conseillère CTEQ, j’avais spécifiquement indiqué que je ne souhaitais pas acquérir une entreprise en technologies de l’information (TI). Ma phrase exacte était : “Je veux tout, mais surtout pas une entreprise en TI”, j’étais catégorique. Et surprise ! L’entreprise pour laquelle je tombe en amour et que j’ai finalement achetée se trouve à être dans le domaine des TI ! Chaque fois que j’y pense, je souris.
Le témoignage de Marie-Christine vous inspire ? Contactez le CTEQ pour nous parler de votre projet !