Comment rassembler la mise de fonds pour mon projet repreneurial

La mise de fonds est le point de départ du financement d’une acquisition d’entreprise. Démystifions-la.
mise de fond d'une entreprise

Le CTEQ s’est entretenu avec Joël Lessard, directeur principal en financement et service aux entreprises chez Développement Vaudreuil-Soulanges. Au cœur du développement régional, l’équipe a pour mission d’offrir un accompagnement et du soutien à tous les stades d’un projet d’affaires.

L’entrepreneuriat, ça change une vie !

Il faut être conscient des impacts potentiels de sa nouvelle vie professionnelle sur sa vie personnelle. D’autant plus que dans un transfert d’entreprise, des employés sont souvent impliqués. La responsabilité s’en trouve donc plus grande.

Êtes-vous prêt à prendre ce risque financier ? Êtes-vous en bonne santé physique et mentale ? À quoi ressemble votre situation familiale ? Si vous êtes en couple, votre partenaire est-il prêt à mettre les pieds dans une telle aventure ?

Rassembler une mise de fonds, ça implique souvent plus de personnes que soi-même. On doit s’assurer qu’elles soient bien conscientes et à l’aise des risques que cela implique.

Les objectifs personnels et professionnels doivent être bien alignés pour assurer le succès du projet d’affaires. Pour le bien de l’entreprise, le repreneur doit avoir la liberté d’agir dans l’intérêt supérieur de celle-ci. Un entourage compréhensif et bien préparé est nécessaire.

Je veux financer mon acquisition d’entreprise, par où je commence ?

Vous aurez besoin d’une mise de fonds. La mise de fonds est un montant d’argent que vous devez débourser en fonction d’un pourcentage de la valeur de l’acquisition. Par exemple, la banque pourrait demander une mise de fonds de 30 % sur un projet de 100 000 $. C’est donc 30 000 $ qui devraient être déboursés autrement que par le financement de la banque.

La première étape est donc d’établir le coût du projet. À partir de cette information, prenez le temps de dresser un portrait de votre situation financière. Avez-vous des liquidités ? Une équité sur une ou des propriétés ? Des biens de valeur dont vous êtes prêt à vous départir ? Des dettes ?

Comment connaître la mise de fonds nécessaire ?

Les banquiers ont différentes exigences en fonction des secteurs. La mise de fonds nécessaire peut donc varier considérablement selon le projet entre 15 et 50 %. On demande généralement un minimum de 15 à 20 %.

Pour vous aider dans vos démarches, l’idéal est de consulter des organisations comme les organismes de développement économique régional (CLD/MRC) et/ou le Centre de transfert d’entreprise du Québec.

« Les produits financiers sont nombreux, de même que les institutions qui offrent du financement. Notre rôle, c’est de guider le repreneur vers le bon produit et les bonnes institutions en fonction de son projet », soulève M. Lessard.

Les conseillers sont des généralistes en plus d’être neutres, ils sauront saisir votre projet d’affaires dans sa globalité et agir au meilleur de votre intérêt.

Je n’ai pas de mise de fonds personnelle, quoi faire pour financer mon projet ?

Si vous n’avez pas de mise de fonds personnelle ou que celle-ci n’est pas suffisante, la balance de prix de vente (ou solde de prix de vente) peut être une option. Il s’agit d’un prêt accordé par le cédant. Le cédant finance un pourcentage du prix de vente de son entreprise et le repreneur paie un montant selon les modalités déterminées lors des négociations.

La balance de prix de vente est considérée sous certaines conditions comme une mise de fonds par les institutions de financement. C’est une option avantageuse pour le repreneur et pour le cédant, puisque le premier diversifie ses sources de financement et le deuxième facilite la vente de son entreprise en la rendant plus accessible.

Par exemple :

Votre conseiller établit qu’en fonction de votre projet, la mise de fonds nécessaire pour obtenir du financement auprès de la banque est de 15%.

  • Le coût du projet : 100 000$
  • Votre mise de fonds personnelle : 5 000$
  • La balance de prix de vente : 10 000$

La balance de prix de vente étant considérée comme une mise de fonds, vous arrivez à répondre aux critères de financement. Les négociations de la balance de prix de vente sont évidemment plus faciles à exécuter lorsqu’on connaît la mise de fonds nécessaire. Les choses se passent en synergie.

Et si la banque est toujours frileuse à l’idée de financer mon projet ?

D’autres parties peuvent intervenir. Les fonds de capital de développement comme les fonds locaux d’investissement (FLI) et les fonds locaux de Solidarité (FLS) peuvent être un complément au montage financier en plus de venir sécuriser les banquiers. Ils servent en quelque sorte de bougie d’allumage.

Les fonds locaux ont pour mission de mettre en œuvre des projets et de créer de la valeur sur le territoire. L’intérêt des fonds locaux n’est pas de faire du profit, mais d’agir comme catalyseur de potentiel. C’est du capital de développement. Chaque MRC offre ces produits.

Plusieurs options de financement existent avec la Banque de développement du Canada (BDC), les centres locaux de développement (CLD/MRC), les Sociétés d’aide au développement de la collectivité (SADC), etc.

Ces aides financières offrent généralement des conditions avantageuses, notamment des modalités de remboursement plus flexibles. Dans certains cas, elles peuvent même être considérées comme une mise de fonds.

Consultez un conseiller pour obtenir tous les renseignements sur les aides financières qui s’offrent à vous.

Quels sont les pièges à éviter en début de projet ?

« S’entourer de bons guides est essentiel pour arriver au meilleur montage financier. Il existe tellement de différents produits, un repreneur pourrait passer à côté d’occasions s’il fait les choses seul.

Je dirais aussi que la peur d’investir dès le départ est un piège. Pour faire une bonne analyse du projet avant de le signer, ça prend des sous. Mieux vaut débourser au début et s’assurer d’acheter une entreprise en bonne santé que d’épargner et de se retrouver avec une entreprise moins rentable que prévu.

Même si la tentation est forte, se fier sur la bonne foi du vendeur n’est pas une bonne stratégie. L’intérêt du cédant et celui du repreneur sont différents. Le repreneur a besoin d’une analyse réalisée par des professionnels. Ça coûte des sous, mais c’est ça la réalité. Se lancer en affaires, ça coûte de l’argent. »

Demandez de l’aide !

Les produits financiers évoluent rapidement en fonction des besoins du marché. Spécialement dans les deux dernières années, plusieurs aides financières ont vu le jour. L’accompagnateur peut guider le repreneur sur les produits disponibles en fonction de son projet, d’où l’importance de se greffer à un conseiller de confiance en premier lieu.

Trouvez le conseiller de votre région et discutez de votre projet : https://ctequebec.com/equipe-cteq/

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