Avec la participation de Maurane Boilard, étudiante en entrepreneuriat à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
L’image populaire qui circule d’un entrepreneur est celle d’une personne qui conduit un projet d’entreprise de sa naissance à sa maturité. De nos jours, les PME sont de plus en plus nombreuses. Une PME peut perdurer plus longtemps que l’espérance de vie de son fondateur. Pour s’en assurer, il faut cependant la céder à quelqu’un qui sera en mesure d’assurer une continuité et la pérennité de celle-ci. C’est exactement le concept du repreneuriat. Il est de plus en plus intéressant de s’y attarder et de le comprendre étant donné que le marché regorge de PME déjà bien établies ayant beaucoup de potentiel et qui cherche un repreneur.
Le repreneuriat, un jeune concept, est défini comme « une philosophie économique et sociale » selon l’ouvrage Génération Repreneurs. Les auteurs proposent qu’il s’agit de « la volonté commune pour un repreneur et un cédant d’assurer la pérennité d’une entreprise viable par le biais du transfert des pouvoirs, du leadership, des savoirs et de la propriété. » Cependant, il peut être intéressant de s’arrêter sur ce qui pousse un projet repreneurial à voir le jour. Observer le modèle du cycle de vie d’une entreprise dévoile bien des secrets. Le démarrage débute par une intention de créer qui amène une certaine croissance pour ensuite atteindre la maturité. Jusqu’à ce point, il est question d’entrepreneuriat. Le problème du stade de la maturité d’une PME est la stagnation possible qui peut l’emporter dans le déclin et la fermeture si cette dernière ne parvient pas à se renouveler. Pour un jeune entrepreneur, le projet repreneurial peut alors devenir très attrayant, car il s’agit d’entrer dans la culture entrepreneuriale pérenne d’une PME au niveau du renouvellement. Avec les années, un chef peut arriver à un moment dans sa vie où il désire transmettre sa PME pour éventuellement se libérer de ses fonctions. C’est l’occasion parfaite pour le repreneur de prendre la relève et d’entreprendre un projet repreneurial avec le cédant.
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Le repreneuriat est un domaine bien particulier. Plusieurs raisons poussent les gens à s’y intéresser. Que ce soit pour des enjeux économiques, financiers, sociodémographiques, comme le fait que les chefs de PME sont vieillissants, pour des enjeux fiscaux, territoriaux, comme conserver les PME viables sur le territoire déjà actif, des enjeux managériaux ou sectoriels, toutes les raisons sont bonnes pour amorcer un projet repreneurial. Quant au milieu repreneurial, celui-ci regorge de déclencheurs qui favorisent la culture entrepreneuriale en accentuant les occasions d’affaires entre repreneurs et cédants. Divisés en quatre catégories, ces déclencheurs font partie de l’environnement externe :
- Les déclencheurs éducatifs, en lien avec l’éducation comme un cours universitaire sur la transmission d’entreprise.
- Les déclencheurs d’affaires, comme dans un contexte d’affaires qui suscitent l’émergence de compétences repreneuriales.
- Les déclencheurs financiers, liés à des programmes d’aide et de subventions qui encouragent le repreneuriat.
- Les déclencheurs conjoncturels, comme de nouvelles lois qui peuvent avoir des impacts sur cette voie entrepreneuriale
Maintenant que le repreneuriat est bien défini, il reste à comprendre les différents contextes de transmission d’entreprise pour être bien outillés et améliorer les chances de succès du projet. Avant toute chose, il est important de souligner qu’une transmission de PME s’exécute autour de deux aspects. Il s’agit du transfert de direction, qui concerne le transfert de leadership, et du transfert de propriété qui concerne le transfert du capital-actions et des actifs. Ces deux types de transfert ne s’effectuent pas au même moment.
Afin d’assurer la pérennité d’une PME, quatre stratégies sont possibles selon le contexte de la transmission.
La transmission familiale, où le repreneur est un membre de la famille.
- La transmission interne, soit un repreneur travaillant dans l’entreprise comme un employé ou un cadre. Il est à retenir cependant que les possibilités de conflits entre les employés sont plus élevées.
- La transmission externe, qui implique un repreneur externe à l’entreprise, donc ni un membre de la famille ni un membre du personnel.
- La transmission à une équipe, soit deux personnes ou plus qui reprendront le projet ensemble.
Chacune de ces stratégies traverse différentes phases, en moyenne quatre, pour chacun des deux types de transferts (propriété et capital-actions). La longueur de celles-ci varie d’une transmission à l’autre selon la stratégie employée.
En conclusion, le repreneuriat c’est l’avenir. Un projet repreneurial a plus de chance de réussite qu’un démarrage d’entreprise, bien que les deux puissent atteindre le succès. Une fois le transfert de direction de la PME effectué, l’étape du renouvellement stratégique est l’occasion parfaite pour le repreneur d’ajouter sa couleur unique et d’y mettre tout son cœur comme s’il s’agissait de son propre projet. C’est d’ailleurs dans le plus grand intérêt d’un cédant de trouver un repreneur qui reprendra l’entreprise avec autant de passions et d’énergies que celles qui y ont été consacrées depuis ses débuts. L’aventure d’un projet repreneurial est plus simple, par son approche structurée, et beaucoup plus rassurante, grâce à l’accompagnement du cédant, que seul ce type de projet peut offrir. Le repreneuriat gagne à être connu davantage auprès des jeunes entrepreneurs afin que ceux-ci puissent reconnaitre et saisir des occasions d’affaires uniques. Il s’agit d’une avenue gagnante qui bénéficiera à la société québécoise et l’économie de demain.
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