Achat d’entreprise : D’ébéniste employé à propriétaire, une reprise d’entreprise rêvée

Le CTEQ s'est entretenu avec François d'Amours, devenu récemment propriétaire de l'entreprise Bois Franc Expert.
achat d'entreprise en ébénisterie

Depuis le 1er mars 2021, François d’Amours est passé aux commandes de l’entreprise dans laquelle il a évolué comme ébéniste. Bois Franc Expert est un commerce de détail de planchers et escaliers établi à Rimouski depuis une trentaine d’années.

À quel moment avez-vous envisagé le rachat de l’entreprise ?

« Après mon cours en ébénisterie, j’ai fait mon stage ici et y suis resté huit ans. Aujourd’hui, l’ancien propriétaire me soutient encore dans mes nouvelles tâches, mais il est plutôt devenu mon employé ! », dit avec humour le nouveau patron de 36 ans.

Dès le tout début, le propriétaire envisageait François comme son successeur. « Je pense que c’est en raison de mon jeune âge, mon esprit d’initiative et ma débrouillardise ».

Cela a eu un effet positif sur son implication au sein de l’entreprise. D’ailleurs, le patron lui accordait régulièrement du temps pour lui transférer son savoir-faire et lui demandait également de le remplacer momentanément.

De la décision à l’action

Même si le transfert était envisagé depuis des années, il s’est tout de même écoulé presque trois ans entre le moment de la décision et celui de la transaction.

« Devoir travailler en même temps que de planifier le rachat nous a ralentis. Il y a une tonne de choses à penser des deux côtés. À cet effet, notre conseillère du CTEQ nous a aidés à dresser la liste des éléments à solutionner ».

C’est tout un travail d’évaluer la valeur de l’entreprise, puis de faire son montage financier et de le présenter aux organismes de financement. Cela m’a pris deux ans. Heureusement, les négociations avec le cédant ont été fluides; il voulait vraiment que la transaction se concrétise en plus d’avoir une totale confiance en moi.

Comment avez-vous financé le rachat ?

Les organismes locaux dans ma région, la SOPER et la SADC, m’ont appuyé de ce côté. Selon leurs exigences, le propriétaire a dû financer un petit pourcentage du montant, que je dois rembourser en un an. C’est une façon de corroborer ses intentions auprès des prêteurs.

Quels ont été vos principaux obstacles dans le processus de reprise ?

« Au fur et à mesure que le processus avançait, je me rendais compte que plusieurs détails n’avaient pas été mis au clair. Par exemple : le salaire convenu de l’ex-propriétaire qui devenait mon employé. Celui-ci, habitué que la compagnie endosse ses dépenses personnelles (voiture, factures de téléphones, etc.), avait assumé que la compagnie continuerait de le faire. Ces coûts s’ajoutaient au salaire négocié. Ce n’était pas clair pour moi ! Il a fallu rediscuter ».

Conseil d’ami :

« Il faut vraiment ouvrir les canaux de communication et soulever tous les petits détails, les zones floues pour clarifier et tout mettre sur papier, sans quoi l’on peut vite s’embrouiller ou se sentir floué ».

Comment allez-vous dans votre nouveau rôle de « patron » ?

« Avec l’ex-propriétaire, devenu l’un de mes cinq employés, on a une liste de points à examiner, avant que je sois 100 % à mon aise. Il est également convenu que celui qui me sert actuellement de mentor diminue progressivement ses heures de travail ».

Parmi les employés clés de François, une adjointe administrative en place l’aide à assurer beaucoup de tâches, notamment pour balancer les comptes, faire les paies des employés, la comptabilité.

« Les clients et fournisseurs avaient des relations professionnelles de longue date avec le cédant. Il y a un peu d’insécurité de part et d’autre créée par le transfert, mais je suis persuadé que nous bâtirons des liens de confiance, qui seront sans aucun doute différents, car je suis différent de mon prédécesseur ».

Comment vous projetez-vous dans le futur ?

« J’ai beaucoup d’idées en tête, mais je ne veux pas aller trop vite. De toute façon, je dois encore assumer des tâches d’ébénisterie puisque nous avons une pénurie de main-d’œuvre dans la région. Même si je voulais faire croître mon entreprise, je n’aurais pas les ressources humaines pour le faire ».

Le jeune repreneur avoue vivre plus de stress et cumuler les heures de travail depuis mars dernier. « Il faut trouver un équilibre dans cette nouvelle vie ».

C’est certain que je ferai des erreurs dans ce nouveau rôle, mais je sais vraiment me « revirer de bord ». Quand je veux quelque chose, j’ai appris à aller le chercher moi-même.

Bon succès François !

À lire : Achat d’entreprise : passer de client à propriétaire.

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