Sylvie Bougie est avocate en droit des affaires, fondatrice du cabinet Vigi services juridiques, autrice et conférencière.
« Il n’est pas rare pour moi de croiser des individus qui souhaitent devenir repreneurs, mais n’ont pas une idée précise du secteur ou du type d’entreprise à envisager. »
Que faire alors ?
Voyez sur cette page plusieurs ressources sur l’achat d’entreprise.
Connaissez-vous vous-même
« Je conseillerais au futur repreneur de faire d’abord un travail d’introspection en se posant certaines questions » :
1. Quels sont mes intérêts ?
Parce qu’il est plus motivant, voire gratifiant, de travailler au service d’une entreprise qui nous passionne en raison de ses produits ou de sa mission. Par contre, certains seront passionnés par le côté « gestion » et accorderont moins d’importance au fait de connecter leurs passions à leur futur rôle de chef d’entreprise.
2. Quelles sont mes compétences ?
Parce que, même si tout s’apprend, rester réaliste quant à ses compétences permettra déjà d’éliminer certains domaines qui risqueraient de vous rendre la vie plus compliquée. Par exemple, si vous n’avez jamais travaillé en restauration ou en construction, la courbe d’apprentissage que vous devrez surmonter pourrait d’être ardue.
3. Quelle est ma tolérance au risque ?
Parce qu’on est tous différents face au stress du risque financier et à notre capacité à le gérer. Certains repreneurs en devenir ont cumulé une expérience solide pour remettre des entreprises sur pied et les faire grandir. Ils se voient redresser des entreprises. Ils pourront de ce fait même consulter les syndics de faillite pour identifier des entreprises potentielles à racheter.
Par contre, si un repreneur cherche plutôt à investir du capital avec une garantie d’un investissement rentable et moins risqué, il ne choisira pas du tout le même type d’entreprise.
Un point de départ
Celui ou celle qui souhaite devenir repreneur pourra se baser sur quelques éléments simples pour cibler quelques secteurs clés :
- Identifier les secteurs que je connais le mieux
Parce que le marché nous est connu, parce que notre réseau contact existe déjà, et que l’on détient un certain savoir-faire dans ce domaine, nous serons plus outillés pour trouver « la bonne affaire ». Encore faut-il que l’envie y soit !
- Circonscrire géographiquement notre aire de recherche
Vous savez sans doute où vous souhaitez habiter. Les organismes locaux de développement économique ainsi que les conseillers régionaux du CTEQ sauront vous informer des dynamiques économiques et occasions dans la région. Fréquenter les chambres de commerce est aussi une bonne façon de connaître un milieu économique et d’identifier des occasions d’affaires.
- Identifier les secteurs émergents
S’informer sur les secteurs en croissance est aussi un gage de réussite. Par exemple, la crise sanitaire des derniers mois a révélé l’importance des entreprises technologiques, du commerce en ligne. Pour s’informer des grandes tendances économiques, lisez les médias d’affaires, écoutez les émissions à saveur économique.
Et ensuite ?
« Une fois que vous aurez identifié deux ou trois secteurs pertinents, n’hésitez pas à vous référer à des regroupements ou organismes qui desservent les entreprises de ces secteurs. Abonnez-vous à leur infolettre, allez à leur rencontre.
Inscrivez-vous aussi aux infolettres de différentes banques dans les sections démarrage d’entreprise et études de marché. Les conseils donnés aux entrepreneurs en démarrage pour choisir leurs marchés sont aussi valides pour les repreneurs.
N’hésitez pas à contacter des chefs d’entreprise d’un secteur qui vous intéresse afin de faire une entrevue professionnelle, pour laquelle vos intentions de reprise seront clairement énoncées. Cela pourra vous permettre d’avoir l’heure juste sur la réalité concrète de ce que pourrait être votre prochaine aventure professionnelle.
En plus des courtiers en entreprise qui vous proposent des abonnements, vous pourrez explorer les répertoires d’entreprises à vendre, dont celui du CTEQ.
N’hésitez pas à faire une étude de marché par vous-même ou à l’aide d’un consultant avant de vous lancer dans des démarches plus concrètes. De la même façon, consultez des experts en évaluation d’entreprise lorsque vous pensez avoir flairé une occasion de reprise.
« On n’est jamais trop bien entourés », rappelle Sylvie Bougie.
« Et surtout, prenez votre temps. L’achat d’une entreprise est un projet de vie, rien de moins ! »
Sylvie Bougie
À lire aussi : Achat d’entreprise : L’histoire d’entreprise de Julie L’Espérance
Contactez le CTEQ pour nous parler de votre projet !