L’exercice d’une planification stratégique d’affaires se fait périodiquement par tout entrepreneur investi dans le succès et la pérennité de son entreprise. Pourquoi cet outil, qui guide les décisions de gestion d’un chef d’entreprise, devient-il si important au moment où celui-ci décide de passer le flambeau ?
Deux experts en accompagnement stratégique nous expliquent.
« La stratégie d’entreprise dresse le portrait complet d’une organisation, et devient en quelque sorte son portfolio face aux repreneurs sérieux », indique d’emblée Valérie Jacob, accompagnatrice stratégique et associée d’ADN-organisations, qui aide les PME dans leurs stratégies et processus organisationnels.
« Ce document est souvent présenté lors d’une 2e ou 3e rencontre entre les parties prenantes qui ont eu un premier coup de cœur ».
Que doit-on y inclure ?
Pensons d’abord aux fondements d’une entreprise : sa mission, sa vision et ses valeurs. Comment définir ces éléments de sorte qu’ils transmettent le caractère unique de notre organisation ? Comment les formuler pour les rendent le plus inspirant possible ?
Parmi les autres composantes d’une stratégie d’entreprise devant être relevés se trouvent les objectifs, les projets menant vers ces objectifs certes, mais aussi un franc portrait des forces et des faiblesses, des occasions et des menaces internes et externes de l’organisation.
« La plupart des entrepreneurs ont une connaissance intuitive, mais partielle de leur plan stratégique. Cet exercice systématique les force à en couvrir tous les aspects. Il aidera aussi le cédant à prendre conscience des avantages concurrentiels de son entreprise face aux acheteurs, mais aussi des éléments pouvant les décourager. Il pourra alors prendre des actions en conséquence pour pallier ces lacunes, peut-être devoir repousser le moment du transfert ou encore, être simplement pleinement conscient des faiblesses réelles de son organisation pour se préparer à négocier. Plusieurs cédants ont en fait tendance à surestimer la valeur de leur entreprise étant donné leur attachement à celle-ci, ce qui crée de fausses attentes. La valeur, dit-on, est dans les yeux de celui qui regarde », raconte Claude Balleux, aussi accompagnateur stratégique et associé d’ADN-organisations.
Quant aux perspectives
Faire un exercice de stratégie corporative dans un contexte de transfert veut dire examiner les maintes avenues possibles pour la croissance de l’entreprise.
« L’idée est bien entendu de pouvoir montrer, chiffres à l’appui, que l’entreprise peut continuer d’évoluer, de grandir. Des pistes d’investissement, des avenues à prendre pour le futur, doivent être analysées et suggérées dans ce document. Le propriétaire doit toutefois garder un esprit d’ouverture quant à de nouvelles avenues (rentables bien entendu) à envisager en consensus avec son équipe de direction. C’est que le repreneur doit pouvoir s’y projeter et sentir qu’il y a encore place à de l’innovation dans l’organisation sans que cela en compromette la rentabilité », ajoute Valérie Jacob.
Un exercice d’équilibre
Conseil : l’exercice doit être mené par l’équipe de direction élargie et les personnes clés de l’organisation (p. ex., comptable ou directeur des opérations).
Bien entendu, si un tel outil n’a pas été mis à jour depuis longtemps, cela pourra demander plusieurs heures, voire semaines de travail.
« Une stratégie corporative bien ficelée servira d’atout et pourra être présentée à un repreneur sérieux dès qu’il aura manifesté un intérêt envers l’entreprise. L’idée n’est pas de vendre à tout prix, mais de trouver le meilleur jumelage possible et de démarrer les négociations sur de bonnes bases, c’est-à-dire, avec des informations qui donnent l’heure juste », complète Valérie Jacob.
« Cela évite aux deux parties de perdre du temps lorsque les conditions ne sont pas réunies pour un mariage heureux », ajoute quant à lui Claude Balleux.
Conseil : il est toujours sage de se faire accompagner par des professionnels pour vérifier que cette stratégie d’entreprise couvre tous les aspects nécessaires, qu’elle reste transparente tout en mettant l’entreprise en valeur.
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