Optimisation de la valeur de l’entreprise : un impératif stratégique
Les entrepreneurs ont dû affronter une multitude de défis ces dernières années, allant de la crise sanitaire à la pénurie de main-d’œuvre, en passant par l’augmentation des taux d’intérêt et les risques de récession. Dans ce contexte tumultueux, optimiser la valeur de son entreprise est devenu plus important que jamais, surtout si le montant obtenu de sa vente constitue les revenus de retraite du propriétaire.
La valorisation d’une entreprise est un art délicat, influencé par une multitude de facteurs souvent uniques à chaque situation. Selon Serge Beauchemin, comprendre ce qui détermine la valeur d’une entreprise est essentiel, et cela va bien au-delà des chiffres financiers.
La perception de la valeur
Tous les acheteurs ne perçoivent pas la valeur d’une entreprise de la même façon. C’est pourquoi il est conseillé de faire quelques « persona » d’acheteurs potentiels.
Un concurrent peut valoriser votre portefeuille client, tandis qu’un autre pourrait être davantage intéressé par vos employés, surtout dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. Comprendre ces nuances permet d’ajuster votre stratégie pour maximiser la valeur perçue de votre entreprise.
« Créer de la valeur est propre au plan stratégique de chaque entreprise et à la nature de ses opérations », spécifie M. Beauchemin. « Cela nécessite une approche sur mesure, en prenant le temps de comprendre les forces et faiblesses de l’entreprise, et en identifiant les leviers de croissance qui peuvent être actionnés pour améliorer sa valorisation », ajoute-t-il.
Approcher un concurrent : une manœuvre délicate
Approcher un concurrent pour lui vendre son entreprise est une démarche qui nécessite tact et prudence. « La meilleure façon d’approcher un acquéreur stratégique est de le faire par personne interposée, par exemple un banquier, comptable, consultant, avocat, etc. Cette personne va approcher vos cibles stratégiques potentielles de façon anonyme ». Cette méthode minimise les risques liés à la divulgation d’informations sensibles et assure une couche de protection et de confidentialité tout au long du processus.
« Seules quelques données ne permettant pas d’identifier l’entreprise seront dévoilées au départ », ajoute Serge Beauchemin. Lorsqu’un acheteur potentiel témoigne de l’intérêt, celui-ci signera alors une entente de non-divulgation (NDA) pour recevoir plus d’informations, qui seront encore une fois anonymes sur plusieurs aspects.
Par la suite, si l’acquéreur est satisfait des nouvelles informations et souhaite aller plus loin dans le processus, il écrira une lettre d’intention, puis une offre d’achat. Finalement, à la suite d’une vérification diligente convaincante, le transfert sera complété.
La hausse des taux d’intérêt : un nouveau paysage financier
La hausse des taux d’intérêt a bouleversé le paysage financier, affectant à la fois les vendeurs et les acheteurs d’entreprises. Les entrepreneurs doivent maintenant naviguer dans un environnement où le cout d’emprunt est plus élevé et où les investisseurs sont plus enclins à explorer d’autres options d’investissement. Cette réalité crée une pression sur les vendeurs pour ajuster leurs attentes en matière de prix et oblige les acheteurs à être plus stratégiques dans leur approche de financement.
« Le contexte du marché a décidément une grande influence sur la liquidité et la valorisation d’un actif ». Il ne faut pas oublier qu’une entreprise est comme n’importe quel actif. On peut la comparer à une maison pour illustrer cette notion.
Les taux d’intérêt plus élevés font en sorte que les maisons coutent plus cher en paiements hypothécaires. Les ménages peuvent donc acheter une maison qui vaut moins cher que quand les taux étaient plus bas. En tant que vendeur, il faut donc être prêt à baisser son prix de vente au besoin.
C’est la même chose pour les entreprises !
La quête de la perfection : trouver le bon équilibre
La recherche de l’entreprise parfaite peut s’avérer être un processus long et fastidieux. Il est donc important de bien comprendre ses critères avant de se lancer dans le processus. Serge Beauchemin conseille aux repreneurs de se questionner sur leurs critères. Il faut bien comprendre ce qu’on cherche à acheter, se concentrer sur quelques critères non négociables et être prêt à laisser tomber le reste.
L’ex-dragon encourage également les futurs repreneurs à réfléchir à leurs motivations et leurs ambitions financières. Il conseille aux acheteurs d’entreprises de chercher avant tout un alignement avec leurs passions et intérêts.
Le virage numérique : un terrain de jeu pour la croissance
Le virage numérique est une réalité incontournable, offrant des occasions considérables pour les entrepreneurs prêts à embrasser le changement. Cela permet de créer de la valeur, souvent même plus que l’investissement nécessaire pour le faire.
Pour les acheteurs, cela peut signifier l’occasion d’acquérir une entreprise à un prix compétitif, avec un potentiel énorme de création de valeur grâce à la modernisation des technologies et processus.
Pour les vendeurs, investir dans la transformation numérique peut se traduire par une augmentation significative de la valeur de l’entreprise, la rendant plus attrayante pour les acheteurs potentiels.
« Souvent, les gens ne font pas l’adéquation entre création de valeur et mise à jour des processus ». Par exemple, certaines entreprises auraient avantage à numériser les dossiers clients, créer une politique de protection des données, et plus encore.
Perspectives
Naviguer dans le monde entrepreneurial d’aujourd’hui requiert une compréhension aiguisée des enjeux actuels et une capacité à s’adapter et à innover. Serge Beauchemin offre de précieux conseils pour les acheteurs et les vendeurs de PME d’aujourd’hui et de demain.
En adoptant une approche stratégique et en restant attentifs aux dynamiques du marché, les entrepreneurs peuvent non seulement surmonter les défis actuels, mais aussi transformer ces défis en occasions de croissance et de succès.